Le spectacle :
Deux billets de théâtre offerts laisseront sur le carreau un couple groggy après un irrésistible combat avec lui-même. Parviendront-ils à aller au théâtre quand tous leurs préparatifs débouchent sur des trouvailles burlesques dont ils sont à la fois les géniteurs et les victimes ? Tout cela en musique sous l’œil flegmatique mais complice d’un contrebassiste qui, faisant mine de les subir, mène le jeu des personnages.
co-réalisation Théâtre d’Edgar Paris,
Le Colombier – OMMASEC Magnanville
Création théâtrale soutenue par le Conseil Général des Yvelines
Le dimanche 13 septembre 2020 à 17h
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Le propos de mise en scène :
Faire tourner une mécanique burlesque, versatile et émouvante autour d’un couple : un homme et une femme face à eux-mêmes (et somme toute au public) dans leur intérieur qui devient par le génie inventif de l’auteur un espace de jeu et de complicité, une piste ouverte aux spectateurs qui se projettent en riant dans toutes les déconvenues annoncées que génère La sortie au théâtre.
Tout un programme que ce couple qui se voit offrir des billets de théâtre, se prépare péniblement pour s’y rendre et semble tout faire pour ne pas y arriver ! Difficile de sortir, d’être en société, d’aller au Théâtre… Karl Valentin sait désarticuler ce couple avec humour et tendresse.
La logique si particulière du langage de Karl Valentin correspond à une sorte « d’entreprise de destruction » des données coutumières dans ces circonstances de la vie courante que sont la plupart de ses situations théâtrales : converser avec quelqu’un, écrire une lettre, manger à table, s’habiller, chercher ses lunettes, se friser les cheveux…
La réplique est rarement celle qu’on attend, elle surprend, déroute, sidère. Mais c’est un grand plaisir. Peut-être veut-elle démonter pièce par pièce la mécanique d’horlogerie qu’est la rhétorique convenable, les modèles d’usages.
Papier à lettre, miroir, tiroir, bouton, fer à friser,…etc… Tout ce qui passe entre les mains de ces personnages est voué à dégénérer, à sortir de son utilité ordinaire, de sa vocation pratique. Tout les meurtrit, les pince, les inonde, les brûle, les étouffe, les vide, les abandonne… Le moindre petit objet est objet de souffrance… risible. Comme si les personnages leur donnaient une vie conflictuelle en projetant sur eux une poisse obsessionnelle.
L’espace
C’est un dispositif scénique simple: une table, 2 chaises, un porte-manteau qui leur sert aussi de séchoir à linge et d’étagère pour un vase contenant des fleurs en plastique. Je n’ai pas voulu reproduire autrement un intérieur. J’ai plutôt cherché une transposition : « la piste de jeu » qui répondrait au mieux à mon projet artistique. Je peux résumer ce choix ainsi :
– Comment être « chez des gens » mais, en fait, déjà sur le plateau du théâtre où ils tentent de se rendre ?
– Comment raconter des personnages qui ne veulent pas aller là où ils sont déjà et qui sont effrayés par le spectacle qu’ils donnent « malgré eux » de leur univers ?
J’ai suggérer un lieu de vie par quelques signes de base, laissant nettement apparaître la scène, j’ai accentué le décalage par la présence immédiate d’un Contrebassiste qui joue avec eux, en même temps qu’eux, malgré eux… Il représente, matérialise une distance nécessaire entre la fiction et sa représentation, entre notion de personnage et trio d’artistes qui mènent ensemble le jeu avec tout ce que cela implique d’inventivité dans la mise en scène pour intégrer sous forme d’évidences théâtrales ce musicien qui n’est pas signalé au départ dans le texte.
Il s’agissait pour moi de produire une sorte « d’effet d’étrangeté » permanent.
Équipe artistique et technique : 4 personnes.
Décor : 1 table, 2 chaises, 1 porte-manteau, 1 minuscule lampe suspendue.
Espace scénique (minimum) : O. 4,5 m / P. 3 m / H. 2,5 m